En Europe, l’opiacé illicite le plus consommé est l’héroïne, qui peut être fumée, sniffée ou injectée. Divers opioïdes de synthèse tels que la méthadone, la buprénorphine haut dosage et le fentanyl font également l’objet d’un usage détourné.
L’Europe a connu différentes vagues d’addiction à l’héroïne, la première ayant touché de nombreux pays occidentaux à partir du milieu des années 70 et une deuxième ayant affecté d’autres pays, notamment ceux d’Europe centrale et orientale, du milieu à la fin des années 90. L’existence d’une cohorte vieillissante de consommateurs problématiques
d’opiacés, susceptibles d’avoir été pris en charge dans le cadre d’un traitement de substitution, a été observée ces dernières années.
La prévalence de l’usage problématique d’opiacés chez les adultes (de 15 à 64 ans) est estimée à 0,4 % de la population de l’UE, soit l’équivalent de 1,3 million d’usagers problématiques d’opiacés en 2016. Au niveau national, les estimations de prévalence de l’usage problématique d’opiacés varient de moins d’un cas à plus de huit cas pour 1 000 individus âgés de 15 à 64 ans. Les cinq pays de l’Union les plus peuplés (Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni), qui regroupent 62 % de la population de l’Union européenne, comptent les trois quarts (76 %) du nombre estimé de ses consommateurs problématiques d’opiacés. Sur les 11 pays pour lesquels il existe des
estimations régulières de consommation problématique d’opiacés entre 2006 et 2016, l’Espagne et l’Italie affichent une diminution statistiquement significative, tandis que les
chiffres de la République tchèque montrent une augmentation également statistiquement
significative.
En 2016, la consommation d’opiacés a été citée comme étant le principal motif justifiant le suivi d’un traitement spécialisé par 177 000 patients, soit 37 % de l’ensemble des
consommateurs admis en traitement en Europe. Parmi ces derniers, 35 000 suivaient un traitement pour la première fois. Quatre-vingt-deux pour cent des patients ayant entamé
pour la première fois un traitement lié à la consommation d’opiacés ont cité l’héroïne comme étant la drogue qui leur posait le plus de problèmes.
Selon les données de tendances disponibles, le nombre d’héroïnomanes entamant un traitement pour la première fois a diminué de plus de moitié par rapport au chiffre record atteint en 2007, pour atteindre un seuil plancher en 2013 et se stabiliser ces dernières années.
Bibliographie
Rapport européen sur les drogues. Tendances et évolutions. 2018