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Psychanalyse

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Le mot « psychanalyse » est avant tout associé dans notre culture à un nom, Freud, son fondateur, et à une image, celle de la scène divan-fauteuil qui a habité depuis bientôt un siècle les productions littéraires, télévisuelles, cinématographiques et la presse en général.

 

La psychanalyse est une science humaine, science de la réalité psychique et du sens. On entend par réalité psychique – opposée à réalité matérielle – ce qui concerne le désir, l’affect, le fantasme, l’imaginaire, la pensée. Son objet d’étude est le fonctionnement psychique dans ses aspects les moins conscients. Elle s’intéresse aux effets de l’inconscient dans la vie quotidienne comme dans les maladies mentales, dans les symptômes psychiques et somatiques, mais aussi, plus largement, dans les productions culturelles de l’humanité. Les effets de l’inconscient se trouvent accessibles par les rêves, les lapsus, les actes manqués, les mots d’esprit, et plus généralement, tout ce qui échappe à notre contrôle, au rationnel. C’est une démarche scientifique qui se rapporte à tout ce qui paraît incongru, insensé, incompréhensible du comportement, de la vie sentimentale, du corps, des pensées de l’être humain. La méthode psychanalytique par l’association d’idées et l’interprétation permet d’accéder aux significations liées aux pulsions et désirs inconscients. Cette recherche s’est développée au-delà de la psychologie traditionnelle dans une théorie, la métapsychologie (ouverture de la psychologie à une dimension inconsciente), et dans une méthode d’exploration du fonctionnement psychique, liée au dispositif particulier du divan, utilisée comme méthode de traitement de difficultés existentielles.

Si la psychanalyse a tant marqué la culture occidentale, c’est par l’importance des mises en question qu’elle a opérées, bousculant la conception traditionnelle de la personnalité, introduisant la sexualité au cœur même du fonctionnement psychique et ce, dès le plus jeune âge, se mettant ainsi en décalage même avec la jeune science qu’était alors la sexologie. La psychanalyse amène de grands chamboulements qui passent tous par des renoncements difficiles à accepter. Le premier d’entre eux concerne le statut angélique, et donc asexué de l’enfant.

Freud l’affirme : une sexualité infantile se manifeste dès le sein maternel. Il attaque là les images les plus sacrées, la mère et l’enfant. Le deuxième renoncement concerne le statut de toute-puissance du Moi dans la conception classique de la personnalité. Le Moi n’est pas maître chez lui, l’inconscient a une part beaucoup plus importante que nous ne l’imaginons dans nos actions, comportements, pensées, même dans le fonctionnement de nos organes, dans le biologique. Le troisième renoncement concerne la normalité: en étudiant des cas pathologiques, Freud renverse la donne, il met en évidence des processus et des structures psychiques qui constituent le fonctionnement de tout un chacun.

Il affirmera ainsi que la normalité, dans notre société, c’est la névrose ! Il n’y a donc pas de séparation tranchée entre le normal et le pathologique. Pas facile à entendre lorsque l’on est attaché à l’image narcissique idéale de l’être sain de corps et d’esprit par opposition à l’être malade. De ce point de vue, on peut dire que le fou a quelque chose à nous apprendre de notre propre fonctionnement dans ses aspects les plus méconnus de nous-même, car inconscients.

À la suite de Freud, d’autres psychanalystes ont complété cette série de chamboulements dans la pensée contemporaine. Jacques Lacan, avec sa théorie de l’inconscient structuré comme un langage, a mis en évidence l’origine langagière de l’humain jusque dans son inconscient. L’enfant attendu par ses parents existe déjà dans le discours du couple, de la famille, dans ce tissage langagier familial et social qui lui détermine une place en tant que sujet, place symbolisée par le nom qui lui est donné, nom lui-même assignation de genre (féminin, masculin) dans une société donnée. Renoncement cette fois à une certaine conception de l’individu, être totalement autonome. Il est façonné par le cadre de la théorie psychanalytique des groupes, ajoute que l’inconscient est structuré dans et par le groupe (en premier la famille). C’est-à-dire qu’il y a dans tout groupe une dimension de fonctionnement inconsciente. Dans le cadre familial, celle-ci offre une matrice psychique groupale à l’enfant avant même qu’il n’existe comme individu. Le nouveau-né est un être de groupe. Pour exister en tant que sujet il devra s’individuer. On voit que l’inconscient a pris de plus en plus d’importance et, avec ces deux dernières propositions, l’individu n’est plus cette entité isolée, originale, mais le fruit d’un processus d’individualisation et de subjectivation jamais totalement accompli. Sur le terrain, les psychothérapies familiales qui se sont développées ces dernières années sont une application de ces changements de point de vue. Les dimensions intersubjectives et transgénérationnelles désormais prises en compte viennent compléter l’approche individuelle, la cure psychanalytique mise en place par Freud. La tâche de la psychanalyse est de permettre au sujet un dégagement progressif de ces emprises, par des prises de conscience successives, rendre ces parties inconscientes conscientes et donc utilisables ; elle fait là œuvre de libération. Cette œuvre passe nécessairement par l’intersubjectivité de la relation développée entre le psychanalyste et son client (ou ses clients en groupe), l’un et l’autre (tous) engagés dans le processus analytique.

Bibliographie

Lecourt, Edith (2015-09-17). La psychanalyse: Une synthèse d’introduction et de référence pour découvrir l’histoire, les concepts, les figures et les pratiques (Eyrolles Pratique) (French Edition). Eyrolles.

Sigmund Freud

Sigmund Freud, né Sigismund Schlomo Freud le 6 mai 1856 à Freiberg et mort le 23 septembre 1939 à Londres, est un neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse.

Carl Gustav Jung

Carl Gustav Jung est un médecin psychiatre suisse né le 26 juillet 1875 à Kesswil et mort le 6 juin 1961 à Küsnacht, en Suisse alémanique. Fondateur de la psychologie analytique et penseur influent, il est l’auteur de nombreux ouvrages.

“An eloquent witness to Jung’s greatness of mind and heart. His idea of the archetype involves profound attitudes towards man’s existence and intimates values through which very many people have found a new significance in their lives.”

The Journal of Analytical Psychology

Archetypes and the Collective Unconscious is Part 1 of Volume 9 in The Collected Works of C. G. Jung, a series of books published by Princeton University Press in the U.S. and Routledge & Kegan Paul in the U.K.

Three essays establish Jung’s theory. They are followed by essays on specific archetypes and a section relating them to the process of individuation. The volume includes numerous full-color illustrations.

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